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Expert reconnu en IA et spécialisé dans le domaine de la santé, le Dr David Gruson a exploré les promesses et défis liés au développement de l’intelligence artificielle dans le domaine dentaire.
Voici quelques points qui ont été abordés lors de la séance phare du congrès ADF 2024. Son intervention a permis de démystifier l’IA et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la profession dentaire. Une réflexion qui laisse entrevoir de nombreuses opportunités pour l’avenir.
Qui est David Gruson ?
David Gruson est Docteur en droit de la santé et titulaire d’un troisième cycle de technologies de l’’information et de la communication. C’est une figure incontournable de l’innovation en santé. Ancien haut fonctionnaire et directeur d’hôpital, il est aujourd’hui un fervent défenseur de l’intégration de l’IA dans les pratiques médicales.
Il est fondateur d’Ethik-IA et directeur de programme La Poste Santé & Autonomie dont l’objectif est d’accompagner les professionnels de santé, les industries de santé autour de services pour la santé à domicile. Plus d’informations ici.
L’Intelligence artificielle : la 3e révolution industrielle ?
David Gruson a commencé par replacer l’IA dans un contexte plus large. Il a insisté sur le fait qu’il serait erroné de considérer que tout est entièrement nouveau. Cependant, il a souligné son caractère systémique et global. Depuis 2023, la vitesse à laquelle elle se diffuse dans tous les domaines est impressionnante, d’autant plus car elle est imperceptible.
Pour David Gruson, l’IA n’est qu’un outil. Et comme tout outil, elle doit être mise au service de finalités précises et d’objectifs : simplifier le quotidien des professionnels de santé et améliorer la vie des patients. Dans le secteur de la santé, cette technologie a déjà trouvé plusieurs applications prometteuses et il précise que le secteur Dentaire est l’un des plus gros utilisateurs du monde de la santé.
Applications concrètes de l’Intelligence artificielle en santé
David Gruson a mis en lumière trois principaux usages des IA génératives :
- Production de contenus de formation : grâce à des outils d’IA, la création de supports pédagogiques devient plus rapide et efficace.
- Synthèse de publications scientifiques : face à la quantité massive de données disponibles, l’IA aide à extraire les informations les plus pertinentes pour les professionnels de santé et à résumer de manière concise et efficace.
- Amélioration de la prise en charge des patients : elle peut produire automatiquement des lettres de liaison ou des rapports d’accompagnement pour les praticiens.
Il a toutefois souligné un enjeu central : le contrôle des données de santé. Exporter ces informations vers des outils d’IA non maîtrisés risque de faire perdre la souveraineté sur ces données sensibles et essentielles. La solution ? Légiférer et centraliser les données en France en développant des solutions respectueuses des réglementations comme le RGPD pour garantir la confidentialité des patients.
Pourquoi certains praticiens donneraient des données confidentielles à des IA direz-vous ? Tout simplement car les réponses apportées sont très pertinentes. Une étude a révélé que ChatGPT avait pu répondre aux questions des examens d’aptitude dentaire. Cela prouve que l’IA peut-être un véritable outil d’accompagnement et de diagnostic. Plus d’infos sur cet article.
L’Intelligence artificielle et les déserts médicaux
Dans cette même idée, l’IA joue également un rôle clé dans des situations médicales où les ressources humaines sont limitées, notamment dans les déserts médicaux. Grâce à des technologies comme la reconnaissance d’images, elle peut appuyer les diagnostics avec une précision impressionnante. Toutefois, David Gruson a insisté : ces outils doivent toujours être sous la supervision d’un professionnel de santé, garantissant un contrôle humain. Il a cité l’exemplaire de l’imagerie médicale : dans un désert médical où le nombre de praticiens est très limité, il pourrait être intéressant d’intégrer un pré-diagnostic par une IA, vérifié puis validé par un médecin.
Dans le domaine dentaire, il a noté que l’IA est si intégrée dans les processus qu’elle est parfois invisible. De la modélisation de prothèses à la gestion des images médicales, elle simplifie le travail au quotidien. Elle devient vraiment pertinente lorsque les datas sont centralisées car cela nourrit d’autant plus ses connaissances.
Les défis et les risques : entre innovation et régulation
L’un des enjeux majeurs évoqués par David Gruson est la régulation de l’IA en Europe. Le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) met en garde contre un excès de restrictions : cela pourrait freiner l’innovation et encourager l’importation de solutions moins protectrices que celles développées localement.
Il a plaidé pour une approche équilibrée :
- Ouvrir la porte à l’innovation tout en maintenant les compétences et les développements technologiques en interne.
- Imposer un contrôle humain régulier, en instaurant un monitoring pour prévenir les manipulations des données et garantir une utilisation éthique des outils.
- Mettre en place un cadre réglementaire clair à l’échelle européenne. D’ici 2027, des mesures comme des protocoles de gestion des risques ou des garanties humaines obligatoires devraient être intégrées dans la législation.
Intelligence artificielle et dentaire : une révolution discrète mais bien réelle
Si certains professionnels pensent que l’IA impacte encore peu le secteur dentaire, David Gruson a rectifié cette perception. L’IA est bien là, mais souvent si bien intégré dans le flux qu’elle semble invisible. Sa pertinence repose néanmoins sur une centralisation efficace des données et une fluidité dans les flux digitaux, qui ne sont pas encore homogènes dans tous les cabinets.
En conclusion : une Intelligence artificielle au service de l’humain
L’intervention de David Gruson à l’ADF 2024 a souligné un point essentiel : l’IA doit rester un outil, et non une finalité. En santé, elle offre des perspectives considérables, mais son adoption doit s’accompagner d’un cadre éthique et réglementaire solide. Il ne s’agit pas de freiner l’innovation, mais de garantir qu’elle profite réellement aux patients et aux professionnels.
L’avenir de l’IA en santé, particulièrement dans le domaine dentaire, repose sur un équilibre entre innovation, régulation et souveraineté. Et comme l’a souligné David Gruson, la clé sera toujours de garder l’humain au centre.
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