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Article paru dans Clinic – novembre 2025.
Marie CLÉMENT – Ancien AHU en prothèse, Faculté d’Odontologie de Lyon. Exercice libéral, Lyon
Lionel MARSLEN – Prothésiste dentaire Meilleur Ouvrier de France
Marie CLÉMENT déclare n’avoir aucun lien d’intérêt.
Lionel MARSLEN est formateur Matisse.
La réussite d’un traitement esthétique en dentisterie adhésive au niveau antérieur repose sur différents paramètres que sont la forme, l’état de surface et la couleur. Dans les situations antérieures unitaires, l’exigence est maximale. En ce qui concerne la couleur, la moindre différence de luminosité, de saturation ou de teinte peut être immédiatement perceptible par le patient. Le relevé de couleur traditionnel avec des teintiers a fait ses preuves, mais reste subjectif et influencé par de nombreux paramètres (conditions lumineuses, âge de l’opérateur, fatigue visuelle). L’avènement des spectrophotomètres et colorimètres, en particulier de l’OptiShade (Smile Line), permet une évaluation objective et reproductible de la cou- leur selon le système CIELAB, améliorant, grâce au logiciel de conception numérique de céramique « Colorisse/Matisse », la communication avec le prothésiste et réduisant les essayages au fauteuil.
Un jeune patient âgé de 27 ans consulte pour améliorer l’esthétique de son sourire. Il présente une dyschromie sur la dent 11 dépulpée et restaurée anciennement à l’aide de composite, associée à une dysharmonie dento-dentaire au niveau des dents 12 à 22 (figures 1 à 5). Il est gêné par les diastèmes résiduels post-orthodontie entre les dents 12 à 22, mais aussi et surtout par la couleur et la forme de la dent 11. Il a déjà eu un éclaircissement interne et un éclaircissement externe unitaire, mais souhaite un résultat plus pérenne dans le temps en ce qui concerne la couleur.


Figure 1 : Situation initiale à l’échelle du visage
Figure 2 : Situation initiale à l’échelle du sourire

Figures 3, 4, 5 : Situation initiale à l’échelle intra-buccale, de face et de profil
Trois options thérapeutiques lui ont été présentées :
Pour des raisons de conservation tissulaire et de coûts, le patient a retenu l’option 3. Le défi est l’intégration de la facette au milieu de ces dents naturelles et des composites. Pour cela, la transmission de la couleur a été effectuée, après la réalisation des composites, à l’aide de l’OptiShade afin d’optimiser le résultat et d’éviter plusieurs essayages de la facette.
Elle a consisté en la réalisation de composites stratifiés sur les dents 12, 21 et 22. Pour cela, un champ opératoire a été mis en place au niveau des dents 13 à 23 à l’aide d’une digue NicTone (figure 6). En termes de préparation, un simple microsablage à l’oxyde d’alumine à 50 microns est réalisé à l’aide de l’AquaCare. Puis le protocole adhésif est réalisé (figure 7) avant l’utilisation de composite fluide teinte dentine injecté dans une matrice Bioclear A103 permettant d’obtenir une forme naturelle au niveau de la zone de contact.
Après polissage des excès, et afin d’obtenir un résultat le plus esthétique possible, un maquillage a été réalisé avec un colorant bleu HRI pour reproduire l’opales- cence et ensuite un peu de colorant blanc mélangé avec du composite flow UD2 pour reproduire la ligne incisale un peu plus opaque au niveau du bord libre au niveau des zones proximales traitées. Enfin, du composite teinte émail G-ænial Universal Injectable JE est injecté en surface afin d’assurer la stabilité des colorants et de l’état de surface sur le moyen terme (figure 8). La séance se termine à l’aide d’un polissage rigoureux du composite pour obtenir le résultat le plus naturel possible (figure 9).
À la fin de la séance, une photo du visage est réalisée en plus de l’empreinte optique afin de faire réaliser un wax-up idéal de la dent 11 au laboratoire (figures 10 et 11).


Figure 6 : Mise en place du champ opératoire sur les dents 13 à 23
Figure 7 : Application d’acide orthophosphorique


Figure 8 : Injection de G-aenial Universal Injectable JE en surface grâce à la matrice Bioclear A103
Figure 9 : Résultat immédiat après réalisation des composites


Figure 10 : Photo du visage pour analyse des formes et réalisation du wax-up au laboratoire
Figure 11 : Zoom intra-buccal avec les lignes de référence du visage
La séance de préparation commence par le relevé de couleur via l’OptiShade. Deux relevés sont réalisés sur la dent 21 (figure 12) pour mettre en évidence les coordonnées CIELAB (L*, a*, b*). Une comparaison est réalisée afin de déterminer les écarts ΔE pour valider les clichés. Le composite est déposé et la dent est préparée afin de laisser un minimum de 0,8 mm au laboratoire. Cela est contrôlé via le logiciel d’empreinte optique 3Shape, en comparant l’empreinte et le modèle du wax-up (figure 14).

Figure 12 : Relevé Optoshade initial sur la dent 21 (connecté à un smartphone)


Figure 13 : Préparation dentaire pour la future facette
Figure 14 : Validation de l’épaisseur à l’aide du logiciel 3Shape
Après préparation, un nouveau relevé de couleur via l’OptiShade est réalisé sur la dent préparée 11 pour transmettre la couleur du support (figure 15), avant la réalisation de l’empreinte optique et la mise en place de la facette provisoire en résine Bis-Acryl (Provitemp A1).
Une fois ces éléments envoyés au laboratoire, le prothésiste, ici Lionel Marslen (Meilleur Ouvrier de France), peut obtenir, grâce au logiciel de laboratoire Matisse, un relevé de couleur très précis et les cor- respondances au niveau de la céramique à utiliser (figures 16, 17 et 18).
Une fois la facette réalisée (céramique pressée stratifiée), il est également possible de réaliser un essayage virtuel. En effet, le prothésiste a réalisé un modèle de la préparation avec la bonne couleur : il met en place la facette sur ce modèle avec un try-in et réalise lui-même un relevé OptiShade qu’il compare avec le relevé initial (figures 19, 20 et 21). Il peut ainsi effectuer immédiatement les modifications néces- saires, sans même réaliser un essayage en bouche.


Figure 15 : Relevé Optishade de la préparation
Figure 16 : Recettes Colorisse/Matisse, ajustage chromatique de l’armature disilicate


Figure 17 : Recettes des 3 zones dentinaires
Figure 18 : Recettes des caractérisations des surfaces amélaires


Figure 19 : Contrôle avant livraison en digital try-in
Figure 20 : Augmentation chromatique pour une meilleure lecture des structures internes

Figure 21 : Contrôle et validation avec augmentation chromatique au digital try-in
La séance de collage commence par la dépose de la facette provisoire et l’essayage de la facette définitive avec une pâte try-in HRI UD1 (de la couleur préconisée par le prothésiste et validée par l’OptiShade au labora- toire sur modèle colorisé). L’essayage étant concluant, le collage peut être réalisé selon le protocole suivant :
• Préparation dentaire :

Figure 22 : Mise en place de la digue unitaire (digue fine) / Figure 23 : Résultat après rinçage et séchage de l’acide orthophosphorique
• Préparation de la facette :
• Collage : composite réchauffé teinte dentine HRI UD1.
Un contrôle est réalisé à 3 semaines afin de vérifier l’occlusion et de valider la couleur après réhydratation.
Une photo en lumière polarisée permet de mettre en évidence un résultat colorimétrique satisfaisant (figure 24). Un relevé OptiShade est aussi réalisé et peut être comparé avec le relevé initial. Cela apporte encore plus de précision au prothésiste en vue d’une amélioration et d’une recherche constante du meilleur résultat possible (figure 25).


Figure 24 : Photo polarisée du résultat final
Figure 25 : Relevé OptiShade final
Le patient est ravi de son nouveau sourire qu’il trouve très naturel ! Le sourire retrouve en effet harmonie et symétrie, et l’intégration esthétique de cette dent 11 est jugée satisfaisante à l’échelle intrabuccale (figures 26 à 28), mais aussi à l’échelle de son sourire (figures 29 à 31) et de son visage (figure 32).

Figures 26, 27, 28 : Situation final intra-buccale, de face et de profil

Figures 29, 30, 32 : Situation finale à l’eccelle du sourire de face et de profil

Figure 32 : Situation finale à l’échelle du visage
Les relevés de couleur via spectrophotomètres ou colorimètres apportent une objectivation dans le choix des teintes, en réduisant la part de subjectivité liée à la perception humaine. Plusieurs études récentes confirment que la précision et la reproductibilité de ces mesures surpassent celles des méthodes visuelles. De plus, d’après une étude récente, le colorimètre a démontré une plus grande précision que le spectrophotomètre et que la méthode de sélection visuelle de la couleur. Dans ce cas, l’OptiShade a présenté plusieurs avantages :
Dans le cadre d’une réhabilitation unitaire par facette céramique, l’utilisation de l’OptiShade constitue un outil précieux pour atteindre une intégration esthétique optimale. En apportant une objectivité et une reproductibilité dans la prise de teinte, il améliore la communication clinicien-prothésiste et contribue à la prédictibilité du résultat final, répondant ainsi aux attentes esthétiques élevées des patients. L’approche combinée facette et composites stratifiés, optimisée par la spectrophotométrie, constitue ainsi pour ce patient une stratégie fiable pour réhabiliter le sourire de manière biomimétique et conservatrice.
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